Ça commence par «l’histoire d’un mec», comme aurait dit Coluche, qui par vexation ou caprice adolescent, a choisi de déclencher une suite de saynètes improbables. Le résultat est une pièce surréaliste dont nous sommes à la fois les acteurs impuissants et les spectateurs effarés.
Après un long mois de secousses, de frayeurs en tous ordres et trois votes successifs, l’organisateur du spectacle est satisfait, indifférent à l’image affaiblie de la France, et se félicitant d’avoir une fois de plus semé la pagaille dans la vie publique d’un pays qui n’en avait nul besoin.
Ah qu’elle était belle la disruption macronienne en 2017 ! On allait voir ce qu’on allait voir : élu contre toute attente, Emmanuel Macron allait, par son génie tactique, atomiser les partis traditionnels, renouveler le jeu politique, et construire sur les décombres d’un monde ancien. Finies la gauche, la droite, ces entités vieillies datant de républiques surannées, la magie du verbe ou l’habileté au jeu de bonneteau ferait apparaître de nouvelles références et des hommes nouveaux. On y a cru. Macron allait démanteler la droite et moderniser la gauche. Un Mendès du XXIe siècle ou un Rocard qui aurait réussi. Un septennat plus tard, il laisse un champ de ruines porteur d’avenir sombre, et donne le sentiment d’avoir joué à un jeu pour plus grands que lui.
Lui qui parlait tous les jours, qui nous étourdissait de ses discours aussi bien ficelés que sans lendemain, se tait. Les Français l’ont sanctionné,